Comprendre l’artificialisation des sols


Après la Seconde Guerre Mondiale, le processus d’urbanisation en France s’est accéléré sous l’effet de la croissance démographique, mais aussi et surtout de la place grandissante de la voiture, qui a permis de nouveaux modes de vie : habitat pavillonnaire, centres commerciaux, zones d’activités éloignées du lieu de résidence…

On appelle “artificialisation” ce phénomène consistant depuis 80 ans à transformer des terres naturelles ou agricoles en sols durs, construits, bétonnisés, imperméables.

Qu’en est-il aujourd’hui ? A-t-on levé le pied ou est-ce toujours open-bar ?

Le Fourmilier a fouillé plusieurs bases de données (issues d’images satellites et de permis de construire notamment) pour vous proposer une synthèse visuelle de ce sujet complexe.


Où en est-on en France ?

Depuis 2009, les communes françaises doivent consigner scrupuleusement chaque mètre carré artificialisé. Ces données sont compilées pour le ministère de la transition écologique, et diffusées en open data. Commençons par en tirer une carte pour rentrer dans le sujet !

Cette carte représente les cantons français qui ont construit le plus de routes entre 2009 et 2022. Plus la zone est foncée, plus on a transformé une large part de terres en routes.
Continue de scroller, on t’emmène faire un tour !

Ici, par exemple, le contournement Sud de La-Roche-Sur-Yon a artificialisé 22m² par hectare (ha) de territoire, avec jusqu’à 61 m²/ha dans la commune d’Aubigny – Les Clouzeaux.
Moyenne française : 3,5 m²/ha.

Même histoire avec le contournement Est de Metz : environ 20 m²/ha transformés dans les cantons environnants, avec une pointe à 80 m²/ha à Yutz.

Quand on sait que la France possède déjà le réseau routier le plus dense d’Europe, cette dynamique de construction peut interroger.

Malheureusement, si les projets routiers et autoroutiers sont ceux qui soulèvent aujourd’hui le plus de protestations, ils ne constituent qu’une toute petite partie de l’artificialisation des terres en France.

Sur les 12 dernières années, l’artificialisation des terres a été essentiellement due à la création de zones d’habitations (63%) (majoritairement de l’habitat pavillonnaire en périphérie lointaine des métropoles) et de zones d’activité (23%) (centres commerciaux, plateformes logistiques, entrepôts).

Le réseau routier (6%) semble anecdotique dans l’affaire, mais il ne l’est pas pour au moins deux raisons : premièrement, l’accès aux zones d’habitations et d’activité (parkings, allées) est comptabilisé dans celles-ci. Deuxièmement, ces zones, dépendantes de la voiture, ne pourraient pas exister sans ces infrastructures.


Pourquoi c’est un problème

Voici la quantité de sols naturels et agricoles français que l’on transforme chaque minute en des sols durs, imperméables, bétonnisés.

Quatre terrains de football chaque minute, ça fait mal.

Pourquoi c’est un problème ? Déjà, regardons à quoi ressemble notre belle France aujourd’hui, en terme de composition de ses sols :

Pour résumer, la France métropolitaine compte aujourd’hui 50% de surfaces agricoles (ce qui nous nourrit) et 40% de surfaces “naturelles” (c’est là où on va faire des randos, mais ces surfaces sont cruciales pour plein d’autres choses)

Les 10% restants constituent les fameux sols artificialisés. Tu peux survoler ou appuyer sur le graphique pour voir plus de détails.

A ce stade de la démonstration, tu serais en droit de dire une dinguerie du genre “bah ça va c’est que 10% pourquoi tu pleures”.

Oui mais attends voir :

En regardant sur 40 ans, on constate que plus on artificialise, plus on perd des terres agricoles.

On se retrouve avec de moins en moins de terres agricoles, pour nourrir une population en constante augmentation.

La logique voudrait que l’artificialisation se fasse au même rythme que la croissance démographique (pour construire des logements etc). Or on se rend compte ici qu’on a eu la main un peu lourde (3 fois trop).

En parallèle de ces dynamiques, il existe un phénomène un peu connu appelé “Réchauffement climatique”, et un autre, “épuisement des sols” qui ont tendance à altérer les rendements agricoles : moins de terres, moins fertiles, pour nourrir plus de monde.

Cet enjeu de sécurité et d’indépendance alimentaire n’est évidemment pas le seul lié à ce sujet. En voici quelques autres :

  • La perte de biodiversité
  • La régulation du climat (eh oui, les sols organiques sont des puits de carbone contrairement à ta place de parking)
  • La perte de surfaces de forêts : alors que certaines forêts brûlent, on aimerait pouvoir faire de la “déprise agricole” pour en planter de nouvelles. Ce dont on ne pourra pas se permettre pour nourrir tout le monde.
  • Une plus grande dépendance à la voiture individuelle
  • L’imperméabilisation des sols, qui augmente la vulnérabilité aux inondations et autres aléas climatiques
  • Un problème d’allocation de ressources dans le secteur de la construction : trop de construction de neuf, et pas assez de rénovation énergétique (qui va à un rythme 20 fois trop lent environ aujourd’hui).
  • Allez, on s’arrête là

Que peut-on faire ? Un article sur les solutions.

Rq Oscar :

  • taux d’artificialisation : terme à revoir
  • ajouter photos
  • mettre les années de construction
  • sols anthropisés
  • pour les solutions : renvoyer


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